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Sport, science & performance

Nouvelles technologies et sommeil, ces meilleures ennemies ?

Damien

23 février 2022

Elles ont explosé durant les dernières décennies, modifiant largement notre quotidien, que cela soit au travail ou dans notre façon d’interagir. Mais qu’en est-il de l’effet des nouvelles technologies sur notre sommeil ?

 


Commençons par faire un petit état des lieux : selon une étude du Bulletin Épidémiologiques Hebdomadaire (BEH) de l’agence sanitaire de santé publique menée en 2019, les français dorment en moyenne moins de 7h par nuit. Un chiffre qui descend même en deçà des 6h pour un tiers d’entre eux, et qui s’éloigne donc de plus en plus du quota de 7h recommandé pour une bonne récupération. Et si l’utilisation des nouvelles technologies était responsable de cette baisse de notre temps de sommeil ? Ce n’est pas impossible, quand on sait que plus d’un tiers des français font usage de leur téléphone, ordinateur ou tablette le soir dans leur lit…

La charge mentale liée à l’hyperstimulation des nouvelles technologies et la lumière des écrans ne font pas bon ménage 

Le Dr François Duforez, médecin du sommeil et du sport, confirme que la combinaison entre la charge mentale liée à l’hyperstimulation des nouvelles technologies et la lumière des écrans ne font pas bon ménage : « Cela stimule l’état de conscience au détriment de la récupération. Les conséquences ? On peut citer, pour la lumière, le blocage de la sécrétion de mélatonine nécessaire à l’endormissement, le déficit de repos lié à un sommeil trop tardif ou encore une qualité de sommeil dégradée ». Sur ce dernier point, le médecin explique que les émotions provoquées par les nouvelles technologies, « en particulier les réseaux sociaux », ont tendance à réduire le sommeil lent profond (20 à 25% d’une nuit normale) pour venir se diluer dans un sommeil paradoxal qui, en s’altérant, mène à une forme d’épuisement.

Concernant la nature des appareils qui font désormais partie de notre quotidien, seule la box Internet et ses ondes électromagnétiques s’avèrent encore complexes à juger, à cause d’un manque d’études et à un lobbying plutôt costaud sur le sujet.

Et qu’en est-il des assistants vocaux ? Ils créent des dépendances comportementales, « ce qui n’est jamais de bon augure », note le Dr Duforez, pour qui les plus pernicieux restent les irréductibles ordinateurs portables et smartphones : « Certains neurologues affirment qu’ils sont devenus une prothèse mnésique, c’est-à-dire une prolongation de nous-même pour la mémoire. Résultat : on les utilise au lit, alors qu’il s’agit d’un espace dont la fonction doit rester lié au sommeil ou à l’activité sexuelle ».

Travailler, regarder sa série préférée ou le compte Instagram que l’on aime tant détester bien emmitouflé sous sa couette devient donc une mauvaise habitude pour le cerveau. En assimilant le lit à d’autres activités, on ouvre en effet la voie aux insomnies psychosociologiques qui, aujourd’hui, sont la cause des problèmes d’endormissement d’un patient sur deux…

Comment retrouver le sommeil ?

Pour retrouver le sommeil, le Dr Duforez conseille notamment de ne pas faire entrer ordinateurs et téléphones dans la chambre à coucher. Même refrain pour les montres connectées pouvant provoquer de l’orthosomnie, cette quête obsessionnelle d’un sommeil qui fatalement, finit par provoquer l’effet inverse. Le médecin appuie aussi sur l’importance de créer un rituel pour s’endormir chaque soir de la même manière, le tout, dans un lit que l’on a plaisir à entrer et dans lequel on se sent bien. « D’où l’importance de la qualité de la couette et de l’oreiller ». Il ne reste plus qu’à compter les moutons…

 

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